GUY FOURNIER
Journal de Montréal
4545, rue Frontenac
Montréal (Québec) H1H 2R7
Bonjour monsieur Guy Fournier,
Que devons-nous penser de la fin de la télévision publique au Canada ?
En effet, la fin de la diffusion du signal hertzien de la télévision de Radio-Canada anglais
(CBC) depuis le 1er aout 2012 est le début de la fin de la télévision publique. La télévision
publique devrait, par principe, être gratuite parce qu'elle est financée par les impôts des
citoyens. Or, pour capter la télévision de CBC à Québec, il faut dorénavant payer pour
s'abonner à un service de câble. Trouvez-vous cela acceptable ?
Historiquement, la télévision a été conçue pour être diffusée par les ondes hertziennes. Le
câble a été instauré par la suite pour obtenir une image satisfaisante dans des localités où
la réception était problématique. Mais avec le passage au numérique, la télévision par
ondes hertziennes représente une évolution technologique permettant de recevoir une
image et un son de très haute qualité, non seulement sans neige et sans images fantômes,
mais aussi gratuitement. L'image par les ondes hertziennes est de meilleure qualité que
par le câble, parce que dans le premier cas, l'image est moins compressée. Pour ceux et
celles qui se contentent de quelques canaux de télévision ou qui regardent peu la télé-
vision, il n'y a plus de raison de s'abonner à un service de câblodistribution.
La fin de la diffusion par ondes hertziennes de CBC à Québec, cela s'explique par les cou-
pures que le gouvernement Harper a faites dans Radio-Canada. Les patrons de CBC ont
décidé de couper dans la diffusion au lieu de couper dans la production. Ils disent avoir
économisé dix millions avec cette décision. Tous ceux qui devront s'abonner à un service
de câble rempliront donc les poches des câblodistributeurs. Par exemple, si 100 000
personnes s'abonnent à un service de câble qui coute 360 dollars par année par personne,
cela fait 36 millions chaque année. Et la dépense de dix millions associée aux antennes de
CBC n'a lieu qu'une seule fois.
http://blogues.lapresse.ca/therrien/2012/08/06/la-vie-est-dure-pour-les-oreilles-de-lapin/
Cela constitue une subvention indirecte aux câblodistributeurs prise à même les poches
des citoyens. Êtes-vous d'accord avec cette situation ?
Avoir le câble ou utiliser une antenne devrait demeurer un choix. Pour que les gens
fassent un choix, il faut informer les gens qu'ils peuvent faire un tel choix. Patrimoine
Canada n'a pas informé convenablement les citoyens à ce sujet (d'après un reportage de
l'émission « La facture » au mois de mars dernier). Les câblodistributeurs ont vu leur clien-
tèle monter de 40 % à partir du mois de septembre passé (2011) à cause de l'ignorance des
gens – en partie due à ce manque d'information.
http://www.radio-canada.ca/emissions/la_facture/2011-2012/Chronique.asp?idDoc=201560
L'attitude du gouvernement fédéral me parait inacceptable, tant par un manque d'infor-
mation de Patrimoine Canada que par l'acceptation du CRTC de la décision de la CBC de
ne plus diffuser par ondes hertziennes à Québec. Il est également inacceptable que le gou-
vernement fédéral prenne des décisions qui favorisent l'entreprise privée au détriment des
citoyens, en prétendant que presque tout le monde veut payer pour regarder une pléthore
de canaux de télévision. Il faut davantage renseigner les gens sur la réception télévisuelle
haute définition par ondes hertziennes et forcer CBC à diffuser le signal numérique dans
la région de Québec (ce qui est très pertinent compte tenu que la population de Québec
est de 700 000 habitants).
Dans une chronique récente, vous avez fait part de votre opinion favorable à l'égard de la
vice-présidente exécutive de la CBC, madame Kirstine Stewart. Pouvons-nous compter sur
sa clairvoyance pour faire marche arrière et enfin diffuser CBC dans la Capitale Nationale ?
En terminant, j'ai joint à ce message une copie d'un courriel de Denis Andrychuk, agent
des communications de CBC à Toronto.
http://cbc-tele.skyrock.com/3006087911-NOUS-VOULONS-GARDER-LA-TELEVISION-DE-CBC-RADIO-CANADA-ANGLAIS-A-QUEBEC.html
Veuillez recevoir, monsieur Guy Fournier, mes sincères salutations,
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